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Pourquoi le niveau des élèves est-il si bas ?
Le 18/06/2021
Pourquoi le niveau des élèves est-il si bas ?Au groupe scolaire Candide du Vaucluse, chaque jour, nous recevions des élèves, notamment en primaire, dont les parents nous annonçaient : "c'est pour un CE2 ou CM1 ou un CM2 l'an prochain".
Or, quand nous faisions lire l'élève en question, on s'aperçevait qu'il ne savait pas lire et encore moins écrire. Nous examinions ses cahiers remplis uniquement de polycopiés sur lesquels l'enfant avait "tenté" de combler les trous. Les élèves avaient très peu écrit. Nos élèves dyslexiques lisaient mieux que les non-dyslexiques que l'on nous proposait d'intégrer à Candide !
Et quand nous interrogions les parents sur ce qu'en pensait le maître ou la maîtresse de l'enfant, les parents nous répondaient : "Ah, mais il passe en classe supérieure !". Nous avons même reçu quelques élèves que l'Education natioanle faisait passer en 6e sans savoir ni lire ni écrire correctement !
Quand nous montrions le niveau de nos candidiens en CE1 simplement, les parents nous disaient que leur enfant n'avait "rien fait de tout cela", mais ils pensaient quand même que leur enfant, la chair de leur chair, serait capable de rattraper. Nous savions que non ! En entrant à Candide, le petit devrait apprendre à lire et à écrire pour commencer. Les parents nous rétorquaient aussi que chez nous, nous étions en avance sur les programmes. Pas du tout, nous les suivions et les respections scrupuleusement et ne faisions pas faire le travail de CM2 à un enfant de sept ans par exemple. Nous suivions tout simplement les programmes de manière rigoureuse. Les candidiens en CE1 savaient lire couramment, avaient des cahiers propres qui n'étaient pas des torchons avec des dessins partout. Ils étaient réellement capables de passer dans la classe du niveau supérieur au leur. Ils faisaient tous leurs exercices à la main, en écrivant, et non sur des polycopiés à trous.
Bien sûr, dans l'Education nationale, je comprends parfaitement que les enseignants ne puissent pas s'occuper de 26, voire d'une trentaine d'élèves et je ne les blâme pas car moi non plus, je ne pourrais pas hisser ces enfants vers le haut.
Certains parents, effarés et prenant conscience du bas niveau de leur enfant, s'inquiétaient de la manière dont on parvenait à faire lire couramment nos élèves du CE1 ou à les faire écrire aussi bien qu'ils le faisaient quand on leur montrait leurs cahiers. Tout à coup, ils prenaient peur. Comment faisions-nous ? Non, nous ne les brutalisions pas !
Nos élèves apprennaient tous les jours avec un immense bonheur. Nous mettions en valeur leurs travaux. Ils évoluaient journellement et pourtant chaque jour, ils riaient beaucoup. Nous apprenions dans la joie les programmes obligatoires. Les pitreries de nos chats provoquaient aussi de beaux éclats de rire. Les ronrons nous apaisaient. Nous étions à l'écoute de chaque enfant pour qu'il puisse progresser avec un sourire jusqu'au oreilles.
En revanche, les enfants "hyper protégés" dans leurs bêtises par leurs parents étaient assez rapidement exclus de notre établissement et nous en avions le droit puique nous étions "privés hors contrat". Nous en arrivions là lorsque le papa ou la maman ne nous aidait pas dans l'instruction de leur fils ou de leur fille et ne cessait d'excuser sa progéniture dans ses multiples manques de respect, ses mensonges et ses devoirs non rendus... sachant qu'ils étaient réalisés en classe sauf pour l'apprentissage des verbes irréguliers en anglais et la grammaire en espagnol !
Les enfants inscrits le plus tôt possible à Candide étaient de futurs étudiants qui réussissaient leurs études et les résultats acquis en 2020 nous le prouvent encore. Bac en poche, ils se réalisent dans les études supérieures qu'ils ont choisies et que l'on ne leur a pas imposées.
Alors pourquoi les élèves avaient-ils un niveau si bas lorsque l'on nous les présentait pour entrer à Candide ? Parce que c'était tout juste si leur maître ou maîtresse savait qu'ils existaient du fait des classes surchargées. Les parents ne se souvenaient plus que lorsqu'ils étaient enfants eux-mêmes, ils travaillaient quand leurs propres parents ne les protégeaient pas à tout bout de champ. Les programmes proposés par les différents ministres ne valsaient pas sans arrêt et on on pensait moins à la fatigue de l'enfant qu'à ses causes réelles : l'inanité de ses efforts ! Dans la pédagogie Candide, les enfants travaillent vraiment et sont plus heureux que ceux qui s'ennuient au fond d'une classe. L'enfant est reconnu, aidé, encouragé et suivi. Et pour que chaque petit être humain puisse ainsi progresser, le nombre d'élèves par classe est limité à 15 seulement.
A Candide, nous n'acceptons plus les enfants hyper protégés dans leurs bêtises par leurs parents, nous n'acceptons plus les enfants "phobiques" car il s'agit beaucoup trop souvent de caprices vis-à-vis de parents trop laxistes, à de très rares exceptions près, et ceux-là sont les bienvenus.
En résumé, dans le réseau "Groupe scolaire indépendant Candide", nous acceptons les enfants dont les parents sont AVEC NOUS et pas CONTRE NOUS lorsqu'il s'agit du travail de leur enfant. Nous ne sommes pas des garderies mais des écoles dans lesquelles on travaille sérieusement. Pourtant, à Candide, nous avons aussi des enfants "dys" mais dont les parents sont derrière nous. Ces élèves, non moins intelligents que les autres, progressent rapidement. C'est sûr, ils travaillent toute la journée et le soir, ils sont normalement fatigués. Mais ils n'ont pas de devoirs (sauf en 3e pour le brevet) et peuvent se détendre en famille. Après l'école ou le collège, ils sont heureux à la fois de leur journée et de s'arrêter de travailler pour profiter pleinement de leurs activités occupations sportives ou artistiques... celles qu'ils ont choisies là aussi !
Michèle BOURTON, Fondatrice de la pédagogie Candide, créatrice et Directrice du Groupe scolaire indépendant Candide de 2013 à 2019, formatrice, enseignante, conférencière, écrivain et Vice-Présidente de la l'ONG Candide International.
Une orthophoniste à l'école...
Le 18/06/2021
Depuis quelques années, les enseignants voient déferler dans leurs classes une floppée de pathologies ou de troubles. Dyslexie, dysorthographie, dys-ce ou dys-cela, phobie scolaire, précocité, troubles du développement, troubles de l'attention (avec ou sans hyperactivité s'il vous plaît). Mon enfant est "lent", "rêveur", "anxieux", "fatigable" (oui, surtout, ne le fatiguez pas !) ...
Les familles sont souvent épuisées par le parcours du combattant auquel elles doivent faire face pour faire entendre que leur enfant n'est "pas comme les autres". Mais ce qu'elles ne savent pas, c'est que les enseignants ne reçoivent aucune formation pour prendre en charge toutes ces particularités cognitives. Et pour cause : elles relèvent toutes d'une RE-EDUCATION. L'enseignant ne peut donc pas à la fois éduquer et rééduquer. L'école ne peut à la fois être le lieu du savoir et le lieu de la remédiation ou de l'adaptation.
Ces troubles, je les ai côtoyés durant vingt ans dans mon cabinet libéral d'orthophonie. J'ai reçu tous les parents désoeuvrés, tous ces enfants épuisés de ne pas y arriver ou de passer de profesionnels en professionnels pour savoir ce qu'ils avaient. Comme s'ils avaient attrapé une maladie...
Je les ai accompagnés dans leur chemin de rééducation mais j'avais toujours cette question présente à mon esprit : comment un enseignant peut-il, dans ses classes surchargées, s'occuper du trouble personnel de chacun ? Et devant la plainte de plus en plus vindicative des parents, comment appréhender l'enfant en tant qu'être unique et exceptionnel ?
De 2014 à 2019, je suis passée de l'autre côté du miroir. Je suis devenue enseignante au Groupe scolaire indépendant Candide dans le Sud et toutes mes questions ont refait surface avec, cette fois-ci, l'obligation d'y trouver une réponse.
Des réponses, je n'en ai toujours pas car la clé de la pédagogie est justement de pouvoir nourrir chacun de la façon qui lui convient le mieux. Mais, j'ai pu expérimenter à Candide ce qui favorisait le bien-être des enfants.
En premier lieu, il est évident que l'effectif réduit est la première clé. 15 élèves dans une classe vous laissent l'occasion d'interroger chacun, de vous adresser à chacun pendant les heures de classe. La concentration est bien meilleure chez l'enfant lorsqu'il sait qu'il va pouvoir participer autant de fois qu'il le souhaite et que l'on va s'intéresser à lui.
Ensuite, la deuxième évidence vient de l'exigence que Michèle Bourton a désiré dans l'application des programmes scolaires. Nous ne les survolons pas parce que nous ne perdons pas de temps à faire copier des leçons durant des heures aux élèves. Nous avons donc le temps de les entraîner, de les faire écrire et lire. Avez-vous déjà vu un sportif réussir une performance sans entraînement ? Jamais ! C'est pareil pour les élèves. A l'heure où notre société base tous ses arguments sur la facilité et l'oisiveté, nous prônons le contraire et nous savons que ça marche !
En tant qu'orthophoniste, j'ai toujours expliqué à mes petits patients que leurs progrès ne tiendraient qu'à l'entraînement intensif qu'ils feraient chaque jour. Ils auraient besoin de beaucoup de courage pour ne pas céder mais les résultats les encourageraient. Au quotidien, cela implique que la famille soit présente et puisse aider son enfant à s'organiser et à se prendre en main à la maison. Cette étape est essentielle.
A Candide, nous insistons toujours sur cette triangulation école-élève-parents. Impossible de fonctionner autrement. Et je crois que c'est ce qui manque cruellement aux enseignants de l'école traditionnelle par faute de moyens bien sûr. Dans notre petite école/collège, (75 élèves en 2019), nous communiquions forcément plus facilement avec les familles qui désiraient un rendez-vous et ce lien renforçait le sentiment de sécurité chez l'enfant.
A Candide, nous avons eu aussi notre lot de familles qui nous laissaient leur(s) enfant(s) arguant qu'avec 390 € par mois, nous pouvions bien l'éduquer entièrement ! Fatigués, les parents espèrent que quelqu'un prendra le relais mais ils pouvaient rapidement accabler ce nouveau système si les résultats n'étaient pas au rendez-vous. Pourtant, nous ne sommes pas une structure qui guérit les pathologies ! Nous pouvons simplement aider mieux que dans le système traditionnel pour les raisons évoquées plus haut. Heureusement, ces familles ne sont pas légion ! Et les progressions fulgurantes de la plupart des enfants nous enchantaient chaque jour.
Les parents sont donc au coeur de l'évolution et nous avons besoin d'eux pour dresser le cadre dans lequel l'enfant saura évoluer. Un parent qui contredit ou qui conteste l'enseignant verra toutes les chances de réussite de son enfant s'amenuiser et même disparaître. Depuis la fermeture du Groupe scolaire Candide dans le Vaucluse, nous recevons des messages de parents nous demandant de réouvrir la structure mais nous ne le ferons pas à L'Isle sur la Sorgue.
Aujourd'hui, notre expérience nous apporte une certitude et elle risque de faire bondir un certain nombre de lecteurs : travail et cadrage éducatif fonctionnent ensemble pour favoriser la réussite de nos élèves. Nous exigeons de ces derniers qu'ils travaillent et n'avons pas peur de les "fatiguer". Nous leur demandons de ne pas s'appuyer sur leurs troubles pour avoir l'excuse de ne rien faire. Nous demandons aux familles de les encourager plutôt que de les plaindre et de les aider à trouver comment s'adapter au monde. Les rééducateurs paramédicaux sont de merveilleux vecteurs pour trouver des solutions et des compensations aux différents troubles. L'effort doit redevenir une qualité à développer.
Dans la configuration pédagogique de notre établissement dans le Vaucluse, nous avons remarqué que bien des troubles cessaient de s'exprimer avec autant de force qu'avant tout simplement parce que nous avons mis l'enfant au travail avec fermeté et bienveillance !
C'est dans cette vision d'espoir que l'orthophoniste et l'enseigante que je suis trouvent toute leur place.
Céline BRUSA, Présidente de l'ONG Candide International, orthophoniste, conférencière, communicatrice animale.
Publications suite à nos conférences
Le 04/02/2021
certificat-onu-2020-celine-brusa-2.pdf (253.75 Ko)
publication-icate-janvier-2021.pdf (401.83 Ko) Dublin (Irlande)
educationconf-1-136.pdf (778.95 Ko) Londres (Royaume-Uni)
certificat-dublin-michele-bourton.pdf (318.54 Ko)
certificat-conference-londres-03-18.pdf (419.89 Ko)
certificat-dublin-celine-brusa.pdf (318.56 Ko)
certificate-conference-onu-michele-bourton.pdf (253.76 Ko)
Les Objectifs de Développement expliqué aux enfants
Le 17/11/2020
Un guide sur les objectifs de l'UNESCO adressé aux enfants et aux jeunes.